L’ancienne Cité du cuir

Déjà présentes au Moyen âge, puis étoffées au XVIème siècle, les tanneries de Château-Renault vont connaître un développement industriel à partir du premier tiers du XIXème siècle, en se spécialisant dans la fabrication du cuir à semelles tanné aux écorces de chêne. 

Surnommée la “Cité du cuir”, la ville possède les caractéristiques d’une cité industrielle : usines, demeures patronales, logements et jardins ouvriers, commerces coopératifs, sièges des syndicats ouvriers et des sociétés de secours mutuels.

Les tanneurs diffusent leurs produits en France et à l’étranger, et les nombreux prix reçu lors des expositions universelles témoignent de la qualité et de la reconnaissance des cuirs à semelles fabriqués à Château-Renault. La longue lignée des maîtres tanneurs Peltereau sera marquée au tournant des XIXe et XXe siècles par la renommée internationale de Placide Peltereau, l’un des grands noms de la tannerie française.

Malgré les crises successives de l’industrie nationale du cuir, la production des tanneries renaudines se maintient durant la première moitié du XXème siècle, avant de connaître une progressive décroissance. 

La ville comptait 16 tanneries en 1880, 9 en 1914, 7 en 1950, et 3 en 1970. La dernière usine à avoir cessé sa production est la société des Tanneries J. Hervé, en 1985.

Le réaménagement urbain et paysager des années 1970-80 entraîne la destruction progressive des bâtiments, à l’exception de l’ancienne tannerie Peltereau-Tenneson, la corroierie de la tannerie Bienvenu, le moulin de Vauchevrier et sa halle aux écorces, les vestiges du moulin de Moulinet, et le moulin de Launay. 

La prise en compte tardive mais salutaire de ce patrimoine industriel permet de conserver l’âme de l’ancienne “Cité du cuir” dont l’empreinte se révèle au fil des rues.

Aujourd’hui, un musée installé dans l’ancienne tannerie Tenneson permet de retracer la mémoire de 400 ans du travail du cuir à Château-Renault.